Bon, comme souvent sur ce sujet, après une réaction un peu épidermique, je reviens, m'expliquer
Je n'en veux pas tant à Excelsior95 qu'au collectif qui continue de mépriser les métiers manuels, et plus précisément, leurs formations dites "filières courtes". Il faut croire que l'aptitude manuelle ne reçoit une forme de reconnaissance que lorsqu'on est coincé devant la porte de sa maison ou avec de l'eau jusqu'au genoux dans la buanderie. C'est un peu frustrant.
Malheureusement, le système scolaire continue de faire de ces formations une sorte de surverse du tronc commun et dans les fait, effectivement, on y retrouve des élèves qui perçoivent ça comme une punition au lieu d'une opportunité pour apprendre un vrai métier souvent passionnant.
Ce que je voulais faire passer dans mon message précédent, c'est que la formation d'horloger commence bel et bien au niveau C.A.P. et que son enseignement est nécessaire pour la poursuite en BMA puis DMA. Les exercices cités sont des bases du métier qui ne sont ensuite pas -ou très peu- reprises dans le cursus BMA.
J'ai bien aimé le point de vue de Petrus sur le caractère répétitif. Effectivement, dans chaque métier, tu as une part, très importante du travail qui a un caractère répétitif et qui n'est donc pas enthousiasmante.
Malgré tout, je dois signaler que j'avais également les mêmes idées pré-conçues que toi sur ces opérations à la chaîne. Et mon expérience personnelle dans ce domaine (un peu courte convenons en) m'a permis de changer d'avis. A l'occasion des premiers jours d'un stage, je discutais avec l'une des graveuses et j'évoquais justement le côté répétitif de sa tâche qui, de l'extérieur, me semblait rédhibitoire. Elle m'avait répondu que ça n'était pas ainsi qu'elle le vivait et que même après plusieurs années passées l'échoppe à la main courbée sur sa binoculaire, elle éprouvait toujours un plaisir à voir ses évolutions au quotidien. Chaque cadran est un peu différent, chaque jour est un peu différent, contribuant ainsi à l'expérience qui fait que, jour après jour, le geste se perfectionne et le travail devient encore plus plaisant. Ça n'est que quelques jours plus tard que, confronté à des longues séances d'anglage, plusieurs jours de suite, j'ai commencé à comprendre ce qu'elle voulait dire. Bon, dans les plus grandes manufactures, je ne suis pas certain que je supporterais la pose d'aiguilles au-delà de quelques semaines/mois, mais il ne faut pas partir avec tant de certitudes et d'aprioris. Certaines manufactures ont des politiques qui incitent très fortement tous les débutants à passer par la case départ, c'est à dire des taches répétitives, mais minutieuses. Ça n'est pas uniquement pour gagner en dextérité, mais ça permet également d'intégrer une certaine culture de l'entreprise et surtout de prendre conscience de certaines contraintes plus techniques ou plus généralement, du métier.
Ton pseudonyme semble indiquer que tu es en Île de France. Le cas échéant, mais il me semble que tu l'as déjà fait, rapproche toi du Lycée Diderot de Paris, ils ont l'habitude d'organiser des formations pour des personnes ayant déjà certains diplômes ce qui permet de concentrer ta formation sur les points manquants uniquement et raccourcir ainsi la totalité du cursus.
